Apprendre à lire au CP
J’apprends à lire à mes élèves sur la célèbre méthode Boscher, dont la première parution remonte à 1905, et dont la progression, ainsi que la présentation de chaque leçon de lecture me semble particulièrement adaptée à des enfants de six ou sept ans.
Pour le détail de mes leçons de lecture, j’applique ce que l’on peut appeler une méthode alphabétique d’écriture lecture, mise au point dans les années 1880, brièvement exposée dans l’article « Lecture » du dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson.
Une des caractéristiques de cette méthode, outre celle de donner à connaître tout de suite aux élèves le principe alphabétique, est de commencer l’apprentissage de la lecture par l’écriture.
En début d’apprentissage, les élèves apprennent à transcrire les sons, et ce faisant à les lire. Toute leçon de lecture, en particulier dans les premiers temps, commence par une leçon d’écriture, puis par de la dictée de sons, de syllabes et de mots.
Cette façon de procéder a l’avantage de rendre immédiatement évident aux enfants le principe alphabétique et de les mettre tout de suite en position de maîtriser et de pratiquer la langue écrite. Les élèves, apprenant à écrire les lettres, les mémorisent sans difficultés.
Il reste, pour la suite de l’apprentissage, à pratiquer et pratiquer encore, en plus des exercices de dictée, la lecture proprement dite, régulièrement et fréquemment, jusqu’à rendre le geste aisé et rapide.
Il faut connaître avec le maximum de détails la façon dont je tente de pratiquer du mieux que je peux cette méthode et les résultats obtenus jusqu’à aujourd’hui avec les élèves. Cet exposé présentera une mention particulière sur les difficultés que rencontre nécessairement un enseignant – d’autant plus s’il est relativement jeune dans le métier -, qui souhaite travailler en suivant une méthode alphabétique, et qui l’empêchent de l’appliquer avec son maximum d’efficacité. Ces difficultés sont autres que celles qui sont inhérentes au métier. Elles tiennent à ce que les élèves font en amont du CP – donc aux programmes de l’école primaire -, à la formation des enseignants, à l’absence de manuels, d’outils et de conseils, et enfin à la prégnance d’une idéologie lourde qui jette un discrédit sur les méthodes alphabétiques.
Enfin, il sera indiqué comment on peut tenir, dans ce contexte difficile, sur le choix d’un enseignement structuré axé avant tout sur la question des contenus de connaissance.
Rachel Boutonnet, février 2007