Annexes
Annexe 1
Deux études sur la problématique du soutien scolaire
LE TRAVAIL DES ELEVES POUR L’ECOLE EN DEHORS DE L’ECOLE (2004)
Rapport pour le Haut Conseil de l’Evaluation de l’école
par Dominique GLASMAN, sociologue
Ce document, très détaillé et bien documenté, établi selon un plan clair, apporte une masse d’informations et des réflexions intéressantes.
Annexe 2
Témoignage
Le soutien scolaire intelligent (un soutien qui vise des progrès à long terme ou cherche à débloquer des situations).
Si l’élève accumule du retard et des incompréhensions, ses notes ne sont pas bonnes. Il en découle un sentiment d’incapacité qui peut rapidement dégénérer en échec scolaire. Il faudrait empêcher ce processus, ce qui est impossible dans le système scolaire actuel, tant il peine à prendre en compte les différences existantes entre les élèves.
Il y a de nombreux exemples d’élèves qui ont eu une scolarité chaotique et qui se sont révélés, soit en cours de scolarité, soit après (Daniel Pennac le décrit très bien dans « Chagrin d’école »). Mais à condition d’avoir pu surmonter leur sentiment d’incapacité, souvent par la rencontre d’une personne qui leur a donné confiance. Cette personne peut être un enseignant, un parent, un ami, un bénévole d’une association…
Un jour, un enfant m’a mis en échec. Il ne comprenait pas ce qu’était la hauteur d’un triangle. J’ai essayé plusieurs approches sans succès. Plus tard, après y avoir réfléchi, et discuté avec d’autres, j’ai compris qu’il y avait dans cette simple notion un problème de compréhension venant du langage : comment parler de la hauteur d’un triangle qui est dessiné à plat sur une feuille. La plupart des enfants comprennent, certains bloquent.
Il y a dans toutes les matières des objets de connaissance qui résistent. Et la faute n’en revient pas toujours à l’élève.
Or, face à ce genre de comportement, le professeur, le parent, l’intervenant en soutien sont tentés de se dire : « il est bouché ».
J’ai assisté à des formations de professeurs sur le traitement des difficultés scolaires : certains sont dans le registre : « puisque c’est évident pour moi, c’est évident pour tout le monde. Celui qui ne comprend pas ne comprendra jamais ». D’autres considèrent qu’il suffit de faire un cours brillant pour que tout le monde comprenne. Le raisonnement le plus courant – que j’ai fait moi-même lorsque j’étais enseignant – est : « puisque le meilleur a réussi à faire ce problème, c’est qu’il était faisable avec ce que je leur avais enseigné ». Mon cours était donc satisfaisant et ceux qui ont échoués sont soit « retardés », soit « feignants ». En enseignant à des classes entières, on met en place ce type de représentation, et il devient très difficile ensuite de se remettre en question. Je pense pour cela que certains enseignants sont impropres à faire un soutien scolaire réellement efficace et qu’il doit être réservé à des enseignants spécifiquement formés pour ce travail.
Qu’il s’agisse d’enseignant ou de bénévole, le soutien intelligent, raisonné, méthodique, demande qu’on s’y consacre et que l’on se spécialise : il faut d’abord être de ceux qui croient dans la capacité des élèves en difficulté à progresser, puis se former pour être vraiment capable de les aider.
FP
Annexe 3
Parent d’élèves, un métier qui s’apprend.
On nous prévient régulièrement que tout se joue dans les premières années de l’enfance. Ainsi, sans toujours en prendre conscience, les parents peuvent contribuer ou ne pas contribuer au développement des facultés d’apprentissage de leur enfant, ils sont en cela les premiers instituteurs de leurs enfants.
Vient ensuite le temps de l’institution scolaire à qui les parents confient la tâche de compléter l’instruction de leurs enfants. Période pendant laquelle ceux-ci continuent à jouer un rôle essentiel. C’est en effet dans le cercle familial et extra-scolaire que l’enfant va utiliser ses nouvelles connaissances, constater ses progrès et donner ainsi du sens à ses heures passées en classe.
Alors que nous savons de plus en plus précisément ce qui peut aider un enfant dans son parcours scolaire, pourquoi ne pas faire l’effort d’en informer les parents ?
Cette information pourrait se faire à l’initiative des établissements scolaires qui, par ce geste, reconnaîtraient la contribution des parents au développement des facultés intellectuelles de l’enfant. Oui, l’école ne peut tout faire. Elle le sait et ne doit pas fermer les yeux sur cette réalité. L’égalité des chances passe par un travail d’explication du rôle des parents, des attitudes à éviter et de celles à développer, du fonctionnement du système scolaire, de l’esprit des programmes et des aptitudes visées pour l’enfant.
Proposées aux moments clés du parcours scolaire – entrée à l’école maternelle, à l’école primaire et au collège – ces formations pourraient être organisées par les associations de parents d’élèves, au sein même des établissements, et données par des parents, des enseignants et d’autres professionnels de l’enfance.
Il resterait à trouver les moyens pratiques de faciliter l’assistance des parents et de les inciter à y participer pleinement. L’inscription du premier enfant à l’école est souvent chargée d’une inquiétude pour les parents, qui pourrait les pousser à profiter des premières formations proposées, et dans la foulée, de celles qui viendront plus tard.
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